1 projet, 2 spectacles, 1 exposition
Un projet mutant
À l’épreuve d’un travail d’écriture engagé depuis novembre 2019, la pièce Téléphone-moi entre en mutation. Elle se déploie désormais en deux « opus » distincts. Le premier restera une forme de plateau. Le second, Allosaurus, même rue, même cabine, devient une forme plus légère destinée à être jouée dans une programmation décentralisée. Dans l'Opus 1, il y a 3 cabines et l'histoire d'une famille, dans l'Opus 2, 1 cabine et 3 histoires. Chacun à sa manière aborde l'incommunicabilité, interroge la mémoire qui s’étiole, les secrets que l’on cache honteusement, et les mensonges salutaires.
Pourquoi deux opus ?
La force de ce dédoublement c’est qu’il donne lieu à deux créations indépendantes mais qui peuvent aussi être articulées au sein d’une même programmation thématique. Il répond à deux envies et une nécessité :
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L’envie de croiser deux récits qui se répondraient par échos furtifs, à travers des parentés de personnages, des croisements historiques ou des carrefours thématiques. Comme une écriture qui s’amuserait à se répondre à elle-même.
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L’envie de construire deux esthétiques en miroir, et ainsi opposer au souffle romanesque de l’opus 1, la poésie surréaliste de l’opus 2.
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La nécessité de conformer le projet d’implantation de la compagnie f.o.u.i.c en Bourgogne-Franche-Comté, aux réalités du territoire. Allosaurus, même rue, même cabine, forme plus légère, aurait ainsi vocation à être présenté de manière autonome dans les lieux de diffusion de la décentralisation : petites scènes, halls d’expositions, théâtres de verdure, lieux du patrimoine, granges, établissements scolaires, pâturages, ou vergers.
Cette mue du projet Téléphone-moi donne donc naissance à deux pièces, comme deux cellules d’un même organisme. La seconde étant le monstre de l’autre. Ce monstre est un dinosaure que nous appellerons Allosaurus, même rue même cabine.
Et parce qu'aujourd'hui, les monstrueuses cabines téléphoniques subissent le même sort que les dinosaures (à quelques centaines de millions d'années près), et que nos téléphones miniaturisés qui tiennent dans la poche servent aussi d'appareils photos, nous avons décidé, en collaboration avec la photographe Stéphanie Lacombe de créer des des clichés proposant au spectateur de s’interroger sur son rapport aux écrans, à la connexion permanente et par conséquent sur l’évolution de son rapport au réel donc à l’humain. L'exposition Déconnexion sera possiblement l'environnement du spectacle Hors les Murs Allosaurus, même rue, même cabine.